

Environ 450 personnes travaillent sur le site vénissian d’Iveco Group, siège social d’Iveco France.
Le géant indien Tata Motors l’a annoncé le 30 juillet : il investit 3,8 milliards d’euros pour acquérir Iveco Group. L’opération XXL est pleinement soutenue par le conseil d’administration d’Iveco. L’emblématique famille Agnelli, via sa société d’investissement Exor, donne son feu vert. Les héritiers du fondateur de Fiat cèdent l’ensemble de leurs parts, soit 27 % du capital et 43 % des droits de vote. « J’ai hâte d’obtenir les approbations nécessaires et de conclure la transaction dans les mois à venir », se félicite Natarajan Chandrasekaran, président de Tata Motors, par voie de communiqué.
Ensemble, les deux entités comptent être plus fortes et tablent sur un chiffre d’affaires combiné de 22 milliards d’euros. La complémentarité des portefeuilles produits et des influences géographiques de Tata Motors et d’Iveco Group est mise en avant. Le premier, leader du véhicule industriel en Inde, est très présent sur les marchés émergeants. Le second pèse lourd en Europe, où il réalise la moitié de ses revenus. En outre, Iveco excelle dans des domaines technologiques dans l’air du temps, tels que le moteur diesel à faible émission, l’électrique et l’hydrogène.
« En unissant nos forces, nous libérons un nouveau potentiel pour améliorer nos capacités industrielles, accélérer l’innovation dans le transport zéro-émission et étendre notre portée sur les principaux marchés mondiaux », entrevoit Olof Persson, PDG d’Iveco Group.
Des engagements sociaux sont pris
En Europe, les quelque 20 000 collaborateurs d’Iveco partagent-ils cet optimisme ? En Italie, les syndicats évoquent « un climat d’incertitude », principalement sur les conséquences sociales de la vente. En France, à l’usine de bus d’Annonay, l’inquiétude est partagée. « Est-ce que demain, les Indiens cont essayer de prendre notre savoir-faire pour l’emmener ailleurs », s’interroge Steven Bethon, délégué CGT, auprès de France Bleu. À Vénissieux, centre décisionnel mondial des marques Iveco Bus et Heuliez, l’activité porte sur la R&D. 450 emplois y sont concentrés. Pour l’heure, les syndicats locaux n’ont pas réagi.
Du côté des directions indienne et italienne, des engagements sociaux et industriels sont pris. Sur l’identité, tout d’abord : « Le siège social d’Iveco Group restera à Turin. Nous nous engageons à assurer le développement à long terme et nous abstiendrons de procéder à toute restructuration significative et de fermer le moindre usine pendant la durée de la clause non financière. » Soit une période de 2 ans. Mais après ?
Sur le volet emploi, « les droits et avantages des salariés, les contrats et régimes de travail et de retraite et les accords avec les instances représentatives du personnel seront respectés. Aucune réduction des effectifs n’est prévue. »
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