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Les Mory Ducros “dégoûtés”

La signature tardive, hier, par la CFDT, de l’accord de reprise par Arcole, ouvre la voie au plan de restructuration. Et prive les Mory Ducros de la dernière marge de manœuvre dont ils disposaient pour négocier.

La signature tardive, hier, par la CFDT, de l’accord de reprise de Mory Ducros par Arcole, ouvre la voie au plan de restructuration. Et prive les salariés de la dernière marge de manœuvre dont ils disposaient pour négocier.

Tôt ce mercredi matin, à l’entrée du site Mory Ducros de Vénissieux, occupée de façon ininterrompue depuis le 21 janvier, les grévistes sont absents. Ils se sont réunis à l’intérieur, autour d’un café, “abattus, “dégoûtés”, “le moral au plus bas”.
La veille, en fin d’après-midi, lors d’une audience au tribunal de commerce de Pontoise, le responsable national de la CFDT Transports, syndicat majoritaire au sein du groupe, a finalement accepté de signer l’accord de reprise du transporteur par le fonds de retournement Arcole Industries, levant de facto la clause suspensive posée par le repreneur. Mais le délégué syndical CFDT qui représentait les salariés, a lui refusé de valider le texte et a quitté la salle d’audience.
“Il a été démis de ses fonctions et s’est vu retirer son mandat syndical, c’est scandaleux”, dénoncent Jérôme Chenevier et Hassen Djirad, les deux porte-parole des grévistes de Vénissieux. Les salariés perdent ainsi la dernière marge de manœuvre dont ils disposaient pour tenter de négocier le maintien d’un plus grand nombre d’emplois et des primes supra légales de licenciement plus élevées pour les salariés licenciés.
Même si le tribunal de commerce de Pontoise n’a pas encore donné sa décision (le jugement sera rendu demain après-midi), la voie paraît libre aujourd’hui pour la mise en œuvre du plan de reprise d’Arcole qui prévoit la fermeture de 35 agences sur 85 en France et la suppression de 2850 emplois sur 5000. Le site de Vénissieux est voué à la fermeture, celui de Saint-Priest doit voir ses effectifs quasiment réduits de moitié. Localement, ce sont 187 emplois qui doivent passer à la trappe. Les salariés licenciés partiraient avec des indemnités d’un montant moyen de 10 000 euros.
“On a fait 14 jours de grève pour obtenir davantage, mais on se rend compte que le gouvernement et la CFDT, du moins la direction de la CFDT, ont mis une pression terrible pour que cette offre de reprise aboutisse. À ce niveau-là, ce n’est plus un conflit social, c’est une affaire politique,” constatent, amers, les porte-parole du personnel de Vénissieux.
“Nous sommes en train d’aboutir à une reprise de Mory Ducros”, s’est félicité le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, devant la presse à Paris. “Nous sommes en train d’aboutir à la reprise de 2.210 salariés, mais c’est mieux que si c’était zéro (…) et c’est quand même une victoire”, a-t-il ajouté.

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