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Mory Ducros : les sites de Vénissieux et Saint-Priest bloqués

Depuis vendredi soir, les salariés des sites Mory Ducros de Vénisieux et Saint-Priest, soutenus par la CGT et la CFDT, empêchent tout camion de sortir. Dans le cadre du plan de reprise d’Arcole, l’un des deux sites pourrait fermer.

Depuis vendredi soir, les salariés des sites Mory Ducros de Vénisieux et Saint-Priest, soutenus par les syndicats CGT et CFDT, empêchent tout camion de sortir. Sous une pluie battante ce lundi, ils étaient une quinzaine, regroupés autour d’un feu, à monter la garde rue Eugène-Hénaff, devant l’accès de la plateforme vénissiane.

“À l’intérieur, c’est notre trésor de guerre, explique l’un d’eux. On ne voulait pas en arriver là, mais quand on a su que la direction détournait les marchandises de chez nous pour les envoyer sur d’autres sites comme Dijon, on a compris qu’ils voulaient nous la faire à l’envers. Nous voulons garder des armes pour négocier”
Les salariés du transporteur de colis Mory Ducros (5000 en France dont 160 à Vénissieux et environ 110 à Saint-Priest) ont été informés le jeudi 9 janvier du détail des offres de reprise du groupe, placé en redressement judiciaire fin novembre après un dépôt de bilan. Sur les quatre offres, trois sont de très faible ampleur. La quatrième, plus importante, émane d’Arcole Industries, qui n’est autre que l’actuel propriétaire de Mory Ducros. Elle porte sur la sauvegarde de 1900 emplois, dont 1754 pour l’entreprise et le reste pour ses filiales. Ce qui signifierait la disparition de plus de 3000 emplois, sans compter les 2000 salariés qui travaillent pour des entreprises sous-traitantes.
Après-demain, mercredi, le détail du plan sera donné : on connaîtra les 43 agences (sur un total de 85 en France) qui seront préservées. Localement, les salariés s’attendent à la fermeture d’un des deux sites. “Je crains que ce soit Vénissieux, glisse un ancien. Ici on a toujours résisté, ça ne leur a jamais plu.”
Si les salariés de Mory Ducros luttent, c’est moins dans l’espoir de sauver leur emploi que de partir dans des conditions dignes. Il faut dire que ces quinze dernières années ont été une succession de rachats et de plans sociaux. Le dernier en date, fin 2011, a vu la Deutsche Post céder l’entreprise au groupe Caravelle et à sa filiale Arcole Industries avec au passage un cadeau de 270 millions d’euros… à l’acquéreur ! Trois ans plus tard, Arcole Industries dépose donc le bilan, et propose dans la foulée de reprendre l’entreprise mais en se séparant de trois salariés sur cinq. Avec la bénédiction du gouvernement : Arnaud Montebourg a en effet annoncé vendredi avoir “sécurisé l’offre d’Arcole” via un prêt de 17,5 millions d’euros. Le ministre de Redressement productif a également annoncé une série de mesures pour soutenir les salariés qui pourraient perdre leur emploi, notamment le maintien du salaire pendant un an et le financement de toutes les formations professionnelles.
Des annonces très mal accueillies par les salariés vénissians et san-priots en grève : “Cela n’apporte presque rien par rapport aux droits sociaux classiques, dénonce un trentenaire. C’est d’autant plus scandaleux qu’au mois de novembre, avant le dépôt de bilan, 80 % d’entre nous devaient partir avec de confortables indemnités liées à un précédent plan social. On se moque de nous, tout simplement. Au point où on en est, on ne réclame plus qu’une chose : pouvoir partir dignement, avec un minimum de respect.”

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