

Thierry Renard, directeur de l’Espace Pandora, entouré des différents intervenants de la soirée : Christophe La Posta, Emmanuel Merle, Meinel, Alain Fisette, Sonia Viel, Dimitri Porcu, Samantha Barendson, Bruno Doucey, Morgane Attento et Anne Lathis (de la médiathèque Lucie-Aubrac)
Thierry Renard, poète, éditeur et directeur de l’Espace Pandora, raconte souvent cette anecdote. Quand il anime des ateliers d’écriture dans les classes et qu’il se présente, les enfants sont étonnés. Pour eux, un poète est forcément mort.
Sur le thème de Rallumons les étoiles, le festival Parole ambulante, qui est organisé par Pandora, s’est achevé ce 14 novembre à la médiathèque Lucie-Aubrac. Et les invités ont prouvé combien la poésie était vivante !


Emmanuel Merle, président de l’Espace Pandora et poète
En préambule, Emmanuel Merle, président de l’Espace Pandora, évoqua le poète palestinien Refaat Alareer, décédé en décembre 2023 à Gaza, sous les bombardements, peu de temps après avoir écrit un poème au titre prophétique : Si je dois mourir.
« Nous célébrons, continua-t-il, le quarantième anniversaire de l’Espace Pandora et le trentième du festival Parole ambulante. Le monde est en crise depuis que nous sommes nés, semble-t-il. Ici, à Vénissieux, qu’a pu réaliser cette association en quarante ans ? Que reste-t-il de l’engagement de son équipe ? Beaucoup, puisque la poésie peut faire société. À quoi bon des poètes en temps de détresse, se questionnait déjà Hölderlin. La parole poétique est la première sur la ligne de front. Si l’on reprend la mythologie, dans la boîte de Pandore est resté l’espoir. »
Un espoir qu’il faut transmettre et que l’association agite en tous sens, ainsi que le rappelait encore Emmanuel Merle, « par des ateliers, des festivals, des résidences, un engagement local et international ». Ce qu’il traduisit par « la volonté tous azimuts de l’Espace Pandora ».
C’est justement par le résultat d’un atelier d’écriture mené par Christophe La Posta auprès des élèves de l’école de musique Jean-Wiener que démarrèrent les lectures. Accompagné par quatre d’entre eux (Hugo, Lucie, Myriam et Tasbih), Christophe cita Maïakovski, en lien avec le thème du festival — « Puisqu’on allume les étoiles, c’est qu’elles sont à quelqu’un nécessaires, c’est qu’il est indispensable que, tous les soirs au-dessus des toits, se mette à luire seule au moins une étoile » — avant de laisser s’exprimer les élèves.


Christophe La Posta et les élèves de l’école de musique Jean-Wiener
Les poètes ont la répartie juste
Ils furent suivis par Samantha Barendson, Dimitri Porcu, Sonia Viel, Alain Frisette, Morgane Attento, Thierry Renard et Bruno Doucey. Une succession de textes aux couleurs différentes, passant par l’ironie, l’humour, l’amertume du constat, relevant tous d’une poésie « belle comme un rêve de pierre », ainsi que les aurait désignés Baudelaire.


Samantha Barendson et Dimitri Porcu
Ainsi Samantha Barendson évoquait-elle les guerres qui avaient traversé son existence : les Malouines, l’Iran-Iraq, l’ex-Yougoslavie, le Rwanda, etc. « Je fais partie d’une génération qui ne sait pas vraiment ce qu’elle veut et va danser. Le 11 septembre, l’insouciance de la jeunesse part en fumée (…) C’est plus facile d’être contre les guerres quand on vit en démocratie. »
Dimitri Porcu parla de l’exil, du retour à la maison et des poètes « à la répartie juste ». Il accompagna également au saxo Samantha Barendson, Sonia Viel et Thierry Renard. Sonia invoqua « la beauté [qui] se tient là, derrière la porte » et Thierry « des jours plus beaux que tant d’autres… Au réveil, le terrible bruit du monde ». Utilisant l’humour, selon la formule consacrée, « politesse du désespoir », le Québécois Alain Fisette lut quelques extraits de ses Errances et fragrances du 16e arrondissement, publiées à La Rumeur libre et enrichies de remarques métaphysiques telles que « les vendanges tardives n’assurent pas l’ivresse à retardement ».


Alain Fisette
Et puisque « les poètes ouvrent des parenthèses sans jamais les refermer », ainsi que le remarqua à nouveau Christophe La Posta, accompagné d’une autre élève, Meinel (cette dernière ancienne élève de Jacques-Brel), ce fut Bruno Doucey qui ne conclut finalement pas la soirée puisqu’il ouvrit sa lecture… sur le 14 novembre 2045.

Samantha Barendson et Dimitri Porcu
Dimitri Porcu
Sonia Viel et Dimitri Porcu
Christophe La Posta et Meinel
Morgane Attento
Thierry Renard et Dimitri Porcu
Bruno Doucey

































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