11 membres composent l’association d’amateurs de jardinage
Entre le périphérique et la résidence Joseph-Muntz, la rue Pierre-Stoppa finit sur un cul-de-sac et un petit bosquet de sapins. Un endroit stratégique pour le squat, l’usage et le trafic de stupéfiant et le dépôt d’encombrants. Depuis le printemps dernier, le cadre a changé. Le point de deal a migré. L’ambiance est plus détendue. Une nouvelle association, « Le Jardin Stoppa », occupe l’espace vert, aujourd’hui dédié à la culture potagère.
11 habitants, âgés de 30 à 60 ans, bichonnent leur parcelle individuelle comme ils l’entendent, bien conseillés par l’association Le Passe-jardins. Certains plantent quelques fleurs à côté de leurs légumes se façon plus ou moins ordonnée. D’autres, comme Achraf, préfèrent un environnement plus quadrillé, où tomates, choux, piments, fraises et plantes aromatiques poussent dans des bacs. Un douzième jardin, d’une surface de 148 m2, est à usage collectif. À l’ombre d’une pergola, une table de pique-nique est disposée non loin d’une butte qui atténue le bruit de la circulation du périph’.
- Le Jardin Stoppa répond à un besoin qu'ont formulé des habitats du quartier
- 11 membres composent l'association d'amateurs de jardinage
- Le local technique a été construit à l'entrée du site
- Cette parcelle, bien ordonnée, a été particulièrement productive durant l'été
« On a un bol splendide, s’enthousiasme Pierre, qui co-préside l’asso avec Nassima, une habitante du quartier. Le terrain a été dépollué. Le service Espaces verts a apporté la terre végétale, planté des arbres, installé les compteurs d’eau et des composteurs. Nous n’avons eu à budgéter que 1 300 euros pour réaliser nos propres aménagements. Tout le monde est content, y-compris les riverains, qui ont été débarrassés d’un lieu insalubre et peu sécurisé. »
Une opération à 160 000 euros
La Métropole avait cédé à titre gratuit la parcelle de 2 500 m2 à la Ville de Vénissieux. Cette dernière a ensuite investi 160 000 euros pour transformer les lieux lors du premier trimestre 2025. « La Métropole dépensait beaucoup d’argent pour entretenir la parcelle et enlever les déchets volumineux, explique Lanouar Sghaier, adjoint municipal au cadre de vie. Ce projet arrange aussi les locataires des HLM, qui profitent d’une vue plus agréable. »
Le jardin, entièrement clôturé, n’est accessible qu’aux membres de l’association et à leurs familles. « Certains pensent à tort qu’on est des privilégiés, s’étonne Pierre, qui s’affaire dans le cabanon en dur qu’a décoré un salarié du service Espaces verts, passionné de graffitis. Mais il suffisait de se manifester. Pour ma part, je l’ai fait il y a 2 ans, via le centre social. »
« Ce projet a émergé lors de réunions organisées par le conseil de quartier, précisait Murat Yazar, président du conseil de quartier Parilly lors du conseil municipal du 7 avril. Les habitants ont été directement impliqués dans l’aménagement. »
