Après seulement quelques mois d’entraînement, Ilyes est parvenu à terminer son premier marathon en moins de quatre heures.
La course à pied fait désormais partie intégrante de sa vie. Pourtant, il y a encore quelques mois, Ilyes Canor était loin d’imaginer courir des kilomètres et encore moins réussir son premier marathon.
Ce jeune homme de 24 ans, ingénieur commercial, a radicalement changé de mode de vie du jour au lendemain : « J’étais en voyage et j’ai vu des photos de moi qui ne me plaisaient pas. Je faisais près de 20 kg de plus, et ça a été un déclic », se souvient Ilyes. Souhaitant se reprendre en main, il commence par marcher : il fait des randonnées, essaie d’augmenter son nombre de pas au quotidien. « C’est ce que je conseille à tous avant même de se lancer dans un sport : marchez ! Rien qu’avec ça et une alimentation équilibrée, j’ai réussi à perdre près de 10 kg. »
Un jour, il tombe sur la vidéo de Zack Nani, influenceur lyonnais qui documente sa perte de poids pendant sa préparation au Marathon pour tous, organisé dans le cadre des Jeux olympiques de Paris en 2024. « J’ai trouvé ça tellement inspirant que je me suis dit : je peux le faire aussi ! » Ilyes se fixe alors un défi : courir un marathon. Parmi ses inspirations, il cite Mathieu Blanchard, spécialiste de l’ultra-trail et des courses en montagne. « J’ai énormément de respect pour lui. Il a commencé le trail à 26 ans, et aujourd’hui, il est au sommet. Je regarde ses vidéos et j’écoute ses podcasts pour me motiver. »
Défis acceptés
Les débuts sont difficiles mais il persévère. « Lors de ma première sortie, j’ai couru 3 km et j’étais à bout de souffle. J’ai donc progressé petit à petit : d’abord 5 km, puis 10, 15, etc. » Suite aux conseils d’amis, il décide de commencer à filmer son aventure, qu’il considère comme l’une des « meilleures expériences de (sa) vie ». Au début, les vidéos peinent à trouver du public. Puis un jour, un ami lui lance un défi : courir de Vénissieux à Décines et ainsi gagner une friteuse à air chaud.
La vidéo rencontre du succès et lui offre une première visibilité. Encouragé, il décide de se lancer d’autres défis : courir jusqu’au Groupama Stadium ou dans d’autres villes de la métropole, avec pour limite 20 km par sortie. « C’était déjà énorme après seulement deux mois de course », souligne-t-il.
Très vite, ses abonnés commencent eux aussi à lui proposer des challenges et des parcours. Certains lui suggèrent de suivre les lignes de transports en commun. « Au départ, je ne voulais pas, parce que quelqu’un le faisait déjà. Mais avec toutes les demandes, j’ai fini par céder. » Il se filme donc sur le parcours la ligne A du métro lyonnais, entre Perrache et Vaulx-en-Velin La Soie. « Et là, mon compte explose : la vidéo a été vue plus de 160 000 fois ! » Il enchaîne ensuite avec le T4, le C25, le C12, etc.
@ilyescanor69 Un défi costaud 😱 Un semi marathon entre la gare de Venissieux et l’aéroport St Exupery ✈️ C’est quoi le prochain défi alors ?😁 #sport #running ##hybridathlete ♬ original sound – eroish
Depuis, il publie régulièrement des vidéos ludiques où il propose des parcours originaux. Ces défis ont aussi un but : l’aider à se préparer de manière amusante pour le marathon de Paris en avril 2025.« Je faisais trois séances par semaine : un footing, une séance de fractionné pour le cardio, et une sortie longue dont la distance augmentait chaque semaine. » Il partage ses entraînements en vidéo, ce qui accroît encore sa visibilité : « J’ai gagné près de 14 000 abonnés. Beaucoup se sont sentis investis dans mon défi. C’était touchant, mais aussi une pression supplémentaire : je ne pouvais pas échouer. »
Le jour du marathon, soutenu par de nombreux messages de ses followers, Ilyes franchit la ligne d’arrivée en 3h56, malgré une crampe au 37e kilomètre. « J’étais tellement fier. Je m’étais fixé l’objectif de finir en moins de 4 heures, et j’ai réussi ! Bon par contre j’y ai laissé mon âme », plaisante-t-il. Après cet incroyable effort, son corps réclame du repos et il va mettre près d’un mois à reprendre le sport, le temps de récupérer de quelques blessures.
Courir pour inspirer
Malgré son succès et son défi remporté, son aventure ne s’arrête pas là. Ilyes a désormais un nouvel objectif de taille : courir entre Médine et La Mecque, soit près de 500 km. « Le parcours a beaucoup de dénivelé. Je prévois de courir entre 25 et 30 km par jour, sur deux à trois semaines. C’est une charge énorme pour le corps. » Là aussi, il compte bien documenter cette nouvelle préparation avec des défis encore plus fous. « Il faudra que je m’entraîne encore plus sérieusement que pour le marathon », prévient-il.
Avec sa notoriété grandissante, Ilyes souhaite aussi « œuvrer pour le bien » : « Grâce à cette aventure, je fais des partenariats, je reçois des produits, une petite rémunération via TikTok… Mais je veux surtout aider des causes qui méritent d’être mises en lumière. » Il court régulièrement pour récolter des fonds au profit d’associations qui organisent des maraudes à Lyon, ou d’autres qui soutiennent des causes en Palestine, aux Comores et en Ouganda.
@ilyescanor69 J’ai eu l’honneur de participer à une course caritative dans le cadre d’une récolte de fonds par l’association Human Distreat pour la rénovation d’une école aux Comores 🇰🇲 Soyez généreux envers l’association, vos dons seront bien utilisés ❤️ RDV sur leur bio instagram ou se trouve le lien de la cagnotte de l’asso 👇🏽 Leur instagram : human_distreat *Erratum : l’évènement a permis à la cagnotte de passer de ~3000€ à + de 4000€ #running #sport #caritatif ♬ son original – Ilyescanor
Ilyes a aussi une mission plus personnelle : inciter les jeunes des quartiers à se mettre à la course à pied. « On se tourne toujours vers le foot ou la boxe, parce que le premier est soi-disant lucratif, et le second permet de « savoir se défendre« . Mais il y a tant d’autres sports ! » Chaque semaine, il donne donc rendez-vous à ses abonnés pour une séance collective au parc de Parilly. « J’ai créé un groupe WhatsApp, on est près de 150 maintenant. On fait des petits footings, du fractionné, on échange des conseils, c’est vraiment sympa. Comme dans un club ! »
Il souhaite aussi populariser des disciplines jugées « moins stylées », comme l’athlétisme. Il prévoit d’ailleurs d’organiser des mini Jeux olympiques au parc de Parilly, ouverts aux jeunes de Vénissieux et de la métropole à partir de 16 ans. « Le sport peut sauver des vies. Il éloigne des mauvaises fréquentations, des addictions, de la drogue, de la cigarette… Cette une bonne façon de se dépenser. »