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Formation : le Certa dans l’incertitude

Lors du dernier conseil municipal, les élus ont voté un prêt de 30 000 euros au Centre régional des techniques avancées (CERTA). La gestion de l’organisme de formation vénissian n’est pas en cause, mais les choix politiques de la Région menacent son existence.

Lors du dernier conseil municipal, les élus ont voté un prêt de 30 000 euros au Centre régional des techniques avancées (CERTA). La gestion de l’organisme de formation vénissian n’est pas en cause, mais les choix politiques de la Région menacent son existence.

Quelques chiffres
Depuis sa création en 1983, le Centre régional des techniques avancées (CERTA) a formé ou accompagné 25 000 personnes, dont une moitié de Vénissians. 150 d’entre eux y sont accompagnés aujourd’hui. L’organisme emploie une vingtaine de salariés, dont sept formateurs et six personnes en charge de l’insertion professionnelle. Il dispose d’un budget de 1,2 million d’euros.

C’est un appel d’air qui permettra sans doute au Centre régional des techniques avancées (CERTA) d’envisager l’avenir avec plus de sérénité. Le 4 février, le conseil municipal vénissian a voté un prêt de trésorerie d”un montant de 30 000 euros à l’organisme de formation. Il devra être remboursé en deux fois, 15 000 chacune, au plus tard en fin d’exercice 2020 et 2021. “Aujourd’hui, le Certa rencontre des difficultés de trésorerie qui engagent sa pérennité, a expliqué le maire Michèle Picard. Ces difficultés ne sont pas causées par un manque d’activité mais par des charges auxquelles l’association doit faire face de manière ponctuelle […] Ce n’est pas le moment de lâcher prise”.

Reste que la situation des organismes de formation, Certa inclus, semble bien fragile. Ce sont désormais les régions qui financent la formation professionnelle des adultes. Et la région Auvergne-Rhône-Alpes ne semble pas pressée d’investir dans tous les acteurs du secteur. Sur l’exercice 2016, elle a déjà réduit de 41 % son budget consacré à la formation, avant de le diminuer encore de 62 % sur l’exercice 2017. L’opposition socialiste au conseil régional s’attend même à une baisse de 150 millions sur l’ensemble du mandat.

Cers difficultés interviennent alors que la région Auvergne-Rhône-Alpes et l’État auraient dû signer en début d’année le Plan d’investissement compétences (PIC) voulu par le gouvernement. Ce programme national en faveur de la formation professionnelle et de l’insertion des chômeurs prévoit des actions sur cinq ans, avec un budget de 15 milliards d’euros, dont 652 millions pour la région « Aura ». Le ministère du travail, cité par notre confrère Le Progrès, précise toutefois que cette manne financière sera bien dirigée vers la région, mais via Pôle emploi. Problème : le Certa assure n’avoir aucun élément de Pôle emploi allant dans ce sens.

Inquiétudes sur l’avenir
Les conséquences sont très concrètes. “En fin d’année nous avons répondu à un appel à projet qui concernait des bénéficiaires du RSA. Il s’agissait d’un dispositif de 650 heures avec au moins 25 % d’immersion en entreprise, explique le président du Certa, Marc Plotton. Nous avons reçu et sélectionné des candidats, qui ont participé début janvier à deux des huit stages prévus. Mais alors que le troisième stage devait démarrer le 11 mars, les gens de la Région nous ont dit “On a tout arrêté”. Que doit-on dire aux dix stagiaires concernés ?”. Quant au manque à gagner, il pourrait s’élever selon Marc Plotton – si aucun accord n’était trouvé – à près de 250 000 euros. Soit 20 % du budget annuel du Certa. Deux autres stages appartenant à un autre dispositif pourraient aussi être impactés : faute de financements de la Région, les participants pourraient tout bonnement ne pas être payés, contrairement à ce qui était prévu. “C’est impensable”, juge Marc Plotton.

Le Certa est-il menacé ? “Oui, concède son vice-président, Henri Thivillier. Nous n’en sommes pas là, mais si les marchés ne sont pas honorés par les commanditaires, la question du dépôt de bilan peut se poser”. Ce que confirme à mi-mot Marc Plotton : “Pendant trente ans, les institutions avec lesquelles nous travaillions reconnaissaient l’utilité sociale de notre travail. Aujourd’hui, nous n’avons plus cette reconnaissance du politique”.

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