Les enseignants de la cité scolaire Sembat-Seguin organisaient ce mardi 30 mai, à 12h30, un 4e “mardi noir” consécutif devant les grilles de l’établissement. Aux 25 professeurs présents, s’étaient joints deux représentants de la fédération de parents d’élèves FCPE, ainsi qu’un élu régional de la France insoumise, M. Farouk Ababsa.
Malgré leur ténacité dans la mobilisation, les enseignants n’ont toujours reçu aucune réponse à leur revendication d’une hausse significative des moyens accordés au lycée. “Depuis le 9 mai et l’organisation de notre premier ‘mardi noir’, on a eu zéro contact, zéro échange avec le rectorat, enrage Patrick Samsun, délégué syndical Sud Éducation. C’est un mépris éhonté, mais aussi un aveu de faiblesse. L’académie n’a en réalité pas de réponse à nos arguments objectifs et factuels.”
Les enseignants rappellent notamment qu’entre 2019 et 2023, l’indice de position sociale (IPS) – qui mesure les conditions socio-économiques et culturelles des familles des élèves – a baissé de près de 8 %. En matière de niveau scolaire, les résultats des épreuves de spécialité 2023 ont valeur de signal d’alarme : 32 % des élèves ont des moyennes inférieures à 7/20 en filière générale, et ce chiffre atteint même 63 % en filière STMG.
Pour garantir une réelle égalité des chances, les professeurs demandent plus de moyens humains, des effectifs plus légers, des conditions de travail dignes et sécurisantes pour le personnel. Mais ils ont le sentiment de prêcher dans le désert.
Le sénateur Europe écologie Les Verts (EELV) Thomas Dossus soutient leurs revendications. Il a rappelé par courrier au recteur de l’académie de Lyon, Olvier Dugrip, “l’urgence à agir pour les élèves et la communauté éducative”. Le parlementaire s’est également engagé à poser une question écrite au gouvernement.
De leur côté, les enseignants se projettent déjà vers la rentrée. “Si l’on n’obtient pas satisfaction, nous ferons grève, avertit Patrick Samsun. De toute façon, on ne pourra pas fonctionner si rien ne bouge. Une nouvelle section sciences et technologies de laboratoire (STL) doit ouvrir, mais à moyens constants. Il y aura donc moins de demi-groupes et encore moins d’accompagnement pour les élèves. C’est juste impossible !”
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