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Fêtes escales : kouté pou tann Dowdelin

Dowdelin aurait dû se produire aux Fêtes escales cette année mais la crise du Covid en a décidé autrement. Le groupe a accepté de répondre à nos questions par mail, pendant le confinement. Et en profite pour adresser un message aux Vénissians.

Dowdelin aurait dû se produire aux Fêtes escales cette année mais la crise du Covid en a décidé autrement. Le groupe a accepté de répondre à nos questions par mail, pendant le confinement. Et en profite pour adresser un message aux Vénissians.

J’ai lu qu’à l’origine du groupe, Olivya a contacté le producteur et musicien Dawatile (David Kiledjian). Quelle était l’intention première ? Chanter en anglais de la soul music ? Olivya peut-elle retracer son parcours ? D’où elle vient, son goût pour le chant, ses expériences musicales… ?
Oui c’est exact, Olivya a contacté David dans l’idée de collaborer autour de ses influences principalement soul/gospel.
Olivya est originaire de Vénissieux, d’une famille martiniquaise. Elle a toujours eu une oreille assez aiguisée pour reproduire les chansons qu’elle aimait et a commencé, adolescente à poser sa voix sur les morceaux de rap des musiciens qui l’entourent. Elle commence à se produire en concert accompagnée à la guitare par sa cousine sur un répertoire de reprises soul avant d’intégrer Mad A Skank, une plus grosse formation qui joue des compositions reggae.

Comment Dawatile a-t-il eu cette excellente idée d’utiliser la langue créole plutôt que l’anglais ? Peut-il lui aussi retracer son parcours musical ?
David est toujours à la recherche de nouvelles recettes musicales et il n’était pas très emballé par l’idée de produire de la soul en anglais avec une interprète dont ce n’est pas la langue maternelle. Il s’était déjà frotté à la musique antillaise au sein d’un groupe de jazz caribéen il y a quelques années donc, lorsqu’il a appris qu’Olivya était créolophone et proche de ses racines, il lui a proposé de mettre cette langue à l’honneur et d’essayer de créer une sorte de soul créole contemporaine, nourrie au jazz et au hip-hop.
David, issu d’une famille de musiciens, a commencé la musique enfant (saxophone/piano) avant de se former à la production et aux métiers du son (prises/mixage).
Il a suivi un cursus jazz au conservatoire puis s’est formé aux côtés d’autres ingénieurs du son et producteurs, au fil des projets musicaux.
Il a beaucoup tourné avec son projet Fowatile et collaboré ou produit des disques pour Tigran Hamasyan, Talib Kweli, Piers Faccini, Vaudou Game, BKO…

D’où vient le nom Dowdelin ?
Dowdelin est un mélange des verbes “dodeliner”, un balancement doux (de la tête) et “dawdle” ou “dawdling”, qui signifie en anglais marcher un peu nonchalamment mais avec un brin d’insouciance et de légèreté. Les deux sens se rapprochent en quelque sorte et résument assez bien l’univers musical du groupe.

L’arrivée de Raphaël Philibert a-t-elle amené davantage encore de rythmes jazzy dans un groupe qui flirtait déjà avec ? Le parcours musical de Raphaël ?
Bien qu’il ait un parcours jazz conséquent avec plusieurs formations, c’est surtout son expérience et sa pratique des rythmiques caribéennes traditionnelles et du hip-hop qui ont été un apport au projet. En somme, il était la recrue idéale pour créer une identité musicale unique à partir d’une fusion de ces genres musicaux.

Pouvez-vous parler de votre résidence à “Bizarre !” Combien de temps y êtes-vous restés ? Qu’avez-vous travaillé là-bas : le répertoire, la scène… ?
“Bizarre !” a de tout temps été un partenaire et une aide précieuse pour le groupe. La résidence et les retours de l’équipe ont aidé a développer la mise en scène et la diffusion du son principalement. En fait, la résidence a grandement permis d’écrire un véritable spectacle qui nous permet de représenter le projet sur scène de la meilleure des façons possibles. Le mot clé ici est “optimisation”.

Dowdelin aux Fêtes escales, en 2017 (Photo JCL)

Vous avez enchaîné avec une prestation aux Fêtes escales et quelques autres concerts, dont Jazz à Vienne. Comment avez-vous vécu tous ces moments excitants ? Un souvenir / anecdote à partager d’une de vos prestations sur scène ?
Nous avons joué dans une dizaine de festivals en Angleterre l’été dernier et constaté que les Anglais ont vraiment un rapport beaucoup plus festif et décomplexé avec ce genre d’évenements ! C’est probablement ce qui nous a le plus marqués : de grosses scènes et un public super chaleureux et extravagant !

Comment composez-vous textes et musiques ? Ensemble, séparément ? Vous parlez ensemble du contenu des textes qui sont en créole ?
La composition se fait sous l’impulsion de Dawatile mais tout est fait ensemble. Un morceau peut partir d’une idée d’un d’entre nous à laquel s’ajoute celle de quelqu’un d’autre, tout simplement en jouant ensemble. Puis Dawatile s’occupe de l’arrangement et du sound design. Nous écrivons ensemble également. Un peu de la même façon, on part d’une idée, d’un “mood”, d’un message. Puis, on essaye de le retranscrire en créole, en français ou en anglais. Ensuite, on garde ce qui sonne le mieux et nous semble naturel. Il n’y a pas vraiment de règle mais un bon exemple de ce type de fonctionnement reste le morceau Ka Fwo Bit.

L’album Carnaval Odyssey est sorti il y a déjà un an et demi. Quel accueil a-t-il reçu ? Avez-vous un nouvel album en route ?
L’accueil du premier album a été très positif et très encourageant. C’est toujours plaisant de proposer quelque chose de personnel et, on l’espère, novateur et de voir qu’il y a un retour enthousiaste du public et de la critique.
Nous avons sorti un nouvel EP en décembre dernier, qui a été beaucoup diffusé aussi.
L’objectif du prochain album, sur lequel nous travaillons depuis quelques temps maintenant, est d’affirmer et approfondir l’univers musical de Carnaval Odyssey mais sans redite et toujours en essayant d’amener de la fraîcheur et de la nouveauté.

Comment avez-vous vécu cette période de confinement ? Avez-vous travaillé de nouvelles chansons ?
Au final, assez peu, étant donné notre façon de fonctionner pour l’écriture et la composition, il aurait été difficile de faire du Dowdelin sans se voir. Cela dit, nous avions travaillé sur le prochain album avant cette période de confinement. Ce hiatus nous a permis une réflexion sur la direction que prend le prochain album, mais aussi de repartir en étant très confiants sur ce que nous voulons communiquer, très motivés et prêts à se nourrir des expériences liées aux évènements récents. Un plus pour la créativité…
Nous avons également un peu laissé de côté le format album, préférant sortir moins de titres plus régulièrement dans le souci de créer un échange moins espacé avec nos auditeurs.

Vous deviez vous produire cet été aux Fêtes escales mais tout a été annulé. Avez-vous un petit mot à faire passer aux vénissians qui souhaitaient vous (re)voir ?
Nous avons hâte de pouvoir être de retour sur scène prochainement et nous avons plus que jamais envie de retrouver le public. Donc, tenez-vous prêts, on arrive avec pas mal d’énergie, de nouveautés et, on l’espère, de plaisir donc stay tuned ou kouté pou tann en créole !

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