Un an après le succès du premier Forum de prévention des addictions, la 2e édition se tiendra le mercredi 31 mai, de 14 heures à 17 heures, salle Joliot-Curie (entrée libre). La matinée est réservée aux 280 élèves de 4e des cinq collèges vénissians. Thème de cette année : « Ados : quand le cerveau est accro ! ». Au menu, rencontres avec des spécialistes, parcours simulant la prise de drogue ou d’alcool, restitution de travaux d’élèves (jeu de l’oie, court métrage, affiches, saynètes…), tests de sensibilité aux différentes addictions…
Pourquoi une telle initiative ? En quelques années, les addictions aux stupéfiants, au tabac, à l’alcool et même aux écrans, se sont généralisées chez les adolescents. À 17 ans, un jeune sur trois est déjà consommateur régulier de tabac. Au même âge, un sur deux a fumé au moins une fois du cannabis, un sur dix en fume tous les jours. Alors que 14 % des 15-24 ans disent avoir pratiqué le binge-drinking (ou « biture express »…) au moins une fois dans l’année, 17,5 % des collégiens et 61 % des lycéens disent avoir déjà connu une ivresse alcoolique. Plus nouveau, les ados scotchés sur des écrans, connectés à Internet mais déconnectés de leur famille et de la réalité…
Souvent d’apparence anodine, festive ou ludique, ces comportements peuvent avoir de lourdes conséquences : désocialisation, décrochage scolaire, perte de repères, délinquance, conduites à risque, mais également altération de la représentation de la femme, banalisation de la violence… Ces pathologies ont un point commun : ceux qui en souffrent les minimisent et font souvent l’objet de stigmatisation et de préjugés. Au-delà de la personne concernée, c’est aussi l’entourage proche, le cercle familial qui se fragilise.
« Prévenir les addictions, aller au contact des publics fragiles, accompagner les victimes de conduites addictives et leurs familles, c’est un enjeu de santé et de sécurité publiques, a expliqué Michèle Picard lors de la présentation du Forum à la presse, le 12 mai. Cette question de société, Vénissieux a décidé d’y faire face, en lien avec les professionnels de santé et de prévention, avec la mise en place de nombreuses actions. » Parmi celles-ci, l’organisation du Forum, bien sûr, une conférence très suivie en avril à la Médiathèque, mais aussi des initiatives au long cours en direction des élèves de 4e, classe d’âge jugée la plus pertinente pour cette sensibilisation (interventions de la compagnie de théâtre « Les Désaxés », notamment). Plus de 70 jeunes Vénissians ont également participé aux thématiques proposées dans les équipements polyvalents jeunes (EPJ) Pyramide et Léo-Lagrange.
Un an après le lancement, le bilan de l’action entreprise est largement positif, les collégiens se sont emparés des initiatives développées dans leurs établissements. « Ces sujets ne sont pas toujours faciles à aborder, car les collégiens sont méfiants, par pudeur ou crainte d’être stigmatisés, explique Delphine Kabir, infirmière à Jules-Michelet. Du coup, l’addiction aux écrans, plus facilement reconnue, constitue la porte d’entrée vers les addictions en général et les produits stupéfiants en particulier. Et puis c’est plus simple de parler d’une pratique plutôt que d’un produit illégal. » Les interventions dans les établissements « permettent la discussion, ouvrent la parole », assure Michèle Picard. « Ils nous parlent beaucoup plus facilement, les barrières tombent », décrit Jean Reboul, infirmier au collège Louis-Aragon. Signe du succès du Forum, selon lui : « même nos absentéistes chroniques se sont inscrits pour venir ! »
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